PUNAN

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PUNAN

PUNA

Tribus nomades habitant les forêts intérieures de l’île de Bornéo, les Punan, ou Penan, ont pour sous-groupes principaux les Aput, les Bah, les Basat, les Bukat, les Gang, les Lusong, les Magoh, les Milan, les Penyabong, les Piku, les Saputan; jusqu’en 1947, leur existence même est demeurée incertaine.

Il existe de part et d’autre de la rivière de Baram deux grands groupes punan présentant des différences notables tant physiques que culturelles et linguistiques. Dans leur ensemble, toutefois, les Punan se distinguent peu des autres populations de Bornéo. Inscrits par les anthropologues dans l’aire du «Centre Bornéo», ils se distinguent nettement des Lun Daye et des Iban, mais sont culturellement proches des Kenyak. Établis pour la plupart à Sarawak et dans le Kalimantan (Bornéo indonésien), et pour un petit nombre dans le sultanat de Brunéi, les Punan vivent dans les zones de forêts pluvieuses. Estimés à la fin du XXe siècle à 10 000 environ, les Punan ont abandonné leur vie nomade et se sont sédentarisés, encouragés en cela par les administrateurs coloniaux hollandais. Les plus anciens établissements punan à Sarawak datent approximativement du début du XIXe siècle. Les Punan se voient assimilés de plus en plus et se fondent parmi les populations malaises plus évoluées. Ces dernières — Iban et Batak notamment — leur imposent nombre de leurs pratiques propres: vie communautaire centrée autour des «longues maisons», tatouages, parlers, vêtements; les Punan encore nomades sont sous la tutelle directe des chefs de «maisonnées», qui les considèrent comme faisant partie de leur propriété: ainsi les Iban et les Batak les dénomment «bêtes» et les protègent contre d’autres tribus qui pourraient les utiliser comme esclaves ou chasser leurs têtes. À la fin du XXe siècle, les Punan sont menacés par la destruction massive de la forêt de Sarawak (riche en bois précieux) qui constitue leur monde.

Les Punan nomades se procurent par un système de troc, avec les peuples sédentarisés, les objets manufacturés dont ils ont besoin (casseroles, bracelets, tissus), leur donnant en retour des nattes et des produits forestiers bruts (caoutchouc, par exemple). Ils pratiquent la riziculture lorsqu’ils sont sédentaires. Les Punan nomades vivent de la cueillette (fruits de sagoutier) et surtout de la chasse (porcs sauvages, gibbons, macaques); traditionnellement, ils chassaient le gibier à l’aide de sarbacanes et de lances aux pointes empoisonnées. Vivant en groupes de quinze à soixante-quinze individus, ils se donnent le nom de la rivière sur la berge de laquelle ils sont installés. Si tous les Punan possèdent un campement principal dans lequel ils entreposent leurs réserves, les Punan de l’Est utilisent des campements secondaires, alors que ceux de l’Ouest se contentent de rayonner pendant une période de deux ans autour de leur campement principal, puis déplacent celui-ci vers un autre champ de collecte et de chasse. Les huttes sont faites de tronçons d’arbres et ont des toits en nattes ou en feuilles de palmier, les huttes des Punan de l’Est étant construites à quelques pieds au-dessus du sol.

Les Punan forment une société patrilinéaire et monogame, constituée de familles nucléaires. Le mariage entre individus d’âges fort différents est déconseillé; dans cette société, le conjoint paie, comme dans nombre d’autres sociétés du Sud-Est asiatique, le «prix de l’épousée» (épées, sarbacanes et vêtements); le mariage proprement dit n’implique aucune cérémonie; l’assentiment du groupe n’est même nullement nécessaire aux conjoints. On ne trouve pas dans cette société de rites d’initiation; par contre, on retrouve, comme dans certaines sociétés primitives d’Amérique, le port de l’étui pénien dès la puberté. Soumis dès la Seconde Guerre mondiale à l’influence des protestants et des catholiques, les Punan étaient traditionnellement chamanistes, seuls certains groupes de la côte ayant été convertis à l’islam. Suivant la conception commune admise, chaque individu détient trois âmes (sahé ), qui sont associées à trois parties du corps (pupilles, cheveux, tronc); celles-ci, lorsqu’un individu meurt, rejoignent «les terres bienheureuses»; le corps du défunt est, quant à lui, enseveli sous la hutte de celui-ci et le groupe délaisse le village pour quelques mois.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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